Madame de Villedieu, les exilés

Marie-Catherine Desjardins, dite Madame de Villedieu (1640-1683), Les Exilés, in-12, reliure basane, à Lyon chez Antoine Besson marchand libraire rue Turpin près l’Empereur. Assez bon état, 212 pages. Sans date d’impression mais pourrait être de 1696 (première édition 1672). Le 14 avril 1672 Mlle de Scudéry écrit à Bussy‑Rabutin : « On a fait un petit roman qui s’appelle Les Exilés, qui est très joli », ce qui signifiait alors : bien pensé, bien tourné. « Voyez ce petit roman », ajoutait Mlle de Scudéry, « rien n’est plus joli : il est de Mademoiselle Desjardins ». Dans sa rubrique Livres nouveaux de Barbin, le Mercure Galant présente ainsi le roman : « Les Exilés de Madame de Villedieu vous divertiront beaucoup ; les incidents en sont fort agréables et délicatement touchés ; cette spirituelle personne, dont jusqu’ici tous les écrits ont réussi, mérite beaucoup de louanges. » D’ailleurs, en présentant la Ve partie aux lecteurs, Claude Barbin écrira de son côté : « cet ouvrage [...] répond si bien à ses commencements, il est écrit avec tant de pureté, et en un mot Madame de Villedieu s’y est si dignement soutenue, qu’on peut dire qu’elle n’a jamais mieux mérité qu’en cette rencontre l’approbation générale dont ses Livres ont toujours été suivi. » Longtemps le roman sera apprécié des connaisseurs, Restif de La Bretonne le lira « avec délices » et il sera encore réédité au début du XIXe siècle. De tous les titres de Mme de Villedieu, ce fut le plus souvent traduit en Angleterre.