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Ma bibliothèque XVI, XVII et XVIII ème siècle
30 juin 2022

Le Sage, Le diable boiteux

Alain René Lesage, (1668-1747), Le diable boiteux, 1765, à Paris, Chez Damonneville, quai des Augustins,au coin de la rue Pavée, Édition originale 1707. Trois tomes, in-18, reliure cuir, dos plat, fleurons, tranches rouges. Le troisième tome contient aussi divers textes. Gravures de Louise Magdeleine Hothemels. En 1707, Lesage a finalement percé avec Crispin rival de son maître, petite comédie en un acte en prose, dont le grand succès est dû à la vérité de l’observation, à la vivacité et à la franchise de l’esprit, ainsi qu’à sa gaieté naturelle et de bon aloi. La même année, il s’annonce comme romancier de premier ordre dans le Diable boiteux, dans lequel le héros se fait transporter par le diable sur les toits de maison en maison, afin d’y voir ce qui s’y passe, pour conter une aventure sans liaison avec ce qui précède ni avec ce qui suit. Cet ouvrage était aussi une imitation de l’espagnol, mais une imitation libre, appropriée aux mœurs françaises et fécondée par l’observation originale et personnelle de l’esprit humain. Lesage n’avait guère emprunté à l’auteur espagnol, Guevara, que l’idée et le cadre du principal personnage, le diable. Il avait fait une création toute nouvelle en lui donnant, suivant la remarque de Villemain, «une nature fine et déliée, malicieuse plutôt que méchante.» Dans cette œuvre où le merveilleux n’est là que pour la forme, toute une diversité d’aventures et de portraits défilent rapidement devant les yeux du lecteur, en soumettant à une critique railleuse et pleine de finesse une foule de types, tous frappants de naturel et de vérité. Le succès considérable du Diable boiteux acheva enfin de distinguer le nom de Lesage de la foule des écrivains. Cette dernière œuvre donna cours à plusieurs anecdotes. Deux seigneurs se disputèrent le dernier exemplaire de la seconde édition en mettant l’épée à la main dans la boutique du libraire Claude BarbinBoileau s’indignait d’une telle vogue et menaçait, dit-on, de chasser son laquais, pour avoir introduit chez lui le Diable boiteux, tandis qu’au théâtre, les portiers étouffés pouvaient attester la gloire de l’auteur. J'en possède une autre édition de 1756, chez Musier, Paris, en deux volumes, reliés veau tacheté, tranches rouges, 1765, avec gravures anonymes mais qui semblent une reprise de celles de Louise Magdeleine Hothemels.

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