Boetius Adamz Bolswert, Le pélerinage des deux sœurs Colombelle et Volontairette vers leur Bien aimé dans la cité de Jérusalem,

Boetius Adamz Bolswert (1585 ?-1633) (https://en.wikipedia.org/wiki/Boetius_%C3%A0_Bolswert), Le pélerinage des deux sœurs Colombelle et Volontairette vers leur Bien aimé dans la cité de Jérusalem, à Liège et se vend à Lille chez Jacques Lefebvre sur la petite place. Sans date, mais vraisemblablement édition originale de 1636 1636). Reliure cuir veau brun en bon état, tranche à cinq nerfs, fleurons, tranches roses, 25 gravures anonymes vraisemblablement de Bolswert lui même, 272 pages. Un certain nombre de fictions narratives en prose, entre la seconde moitié du xvie siècle et la première du xviie, développe une thématique sacrée en s’appuyant sur la même constante narrative, celle d’un pèlerinage, qui anime la progression dévote à la manière dont les voyages animent le mouvement du roman d’amour sur le modèle byzantin. Cette macrostructure du roman dévot prend d’autant plus de sens qu’on l’étudiera au miroir de son ancêtre médiéval, le genre du pèlerinage spirituel, outre le fait qu’on y lira la christianisation tridentine d’un modèle hellénistique. Cette filiation médiévale, outre l’antique, permet d’enrichir la constitution du roman dévot de la première modernité ; de tisser des parallèles plus serrés entre fiction et dévotion, qui – la constatation n’est pas nouvelle mais elle mérite d’être éclairée aussi à cette aune – s’opposent moins qu’elles ne se complètent ; de mieux cerner la complémentarité entre roman d’amour et roman dévot que pouvaient ressentir les lecteurs de la première modernité.